Humilité et changement
Par bien des aspects, notre esprit obéit aux mêmes lois que notre corps.
Lorsque nous souhaitons devenir plus souples ou plus forts, ou développer notre souffle pour pouvoir courir plus longtemps, nous savons bien qu’il ne suffit pas de le vouloir, mais qu’il va falloir travailler assidument et nous entraîner pour progresser dans ces domaines : assouplissements, musculation, courses à pied…
C’est exactement la même chose lorsque nous aspirons à être plus calmes, à mieux dormir, à ressentir moins de stress, moins de tristesses, moins d’agacements. Il va falloir le travailler au travers d’exercices réguliers. Mais lesquels ? La pleine conscience en fait partie : régulièrement s’arrêter de faire ou de se distraire pour simplement ressentir, exister, et observer l’écho du monde en nous. Mais il y a aussi le journal intime, l’examen de conscience, la modification effective et répétée de nos styles de pensée et de comportements (oser dire ce que nous pensons si nous ne le faisons jamais, oser dire des mots d’affection ou d’amour si nous n’en disons jamais, oser s’affirmer si nous ne l’osons jamais, etc.).
Et ce sera alors comme pour notre corps : car ce ne sont pas les concepts qui nous font du bien, mais leur pratique. Penser à la nourriture ne nourrit pas, penser à la marche à pied n’apaise pas : il faut manger et marcher. De même souhaiter être plus calme et plus stable ne s’obtient pas en souhaitant l’être, mais en y travaillant.
À la fin, ce sont nos actes qui nous changent : nos pensées ne font que nous conduire vers eux…
Illustration : d’abord comprendre, puis pratiquer… Une belle photo d’Henri Zerdoun, dont le blog vaut le détour.