Marlaguette
Cette petite fille sur la couverture de mon dernier livre, c’est Marlaguette. J’aime beaucoup Marlaguette : j’ai lu son histoire à chacune de mes trois filles au moins vingt fois. Je suis donc la personne de la famille qui la connaît le mieux (soixante lectures, avouez…).
C’est une belle histoire : une petite fille qui se ballade dans la forêt se fait attaquer par un gros loup, qui la traîne vers sa caverne pour la croquer. Mais elle ne se laisse pas faire, et dans la bagarre pour la maîtriser, il se cogne violemment la tête et tombe assommé. Pas rancunière, elle le soigne et ils deviennent amis.
Mais un jour, lors d’une promenade, il dévore sous ses yeux un geai qui se moquait de lui. Furieuse, Marlaguette le tance et lui ordonne de devenir végétarien. Par amour pour elle, le loup obéit.
Et évidemment, dépérit. Les loups ne sont pas faits pour la salade (regardez la tête du loup sur la couverture du livre). Il maigrit, il maigrit et s’étiole jusqu’à ce que Marlaguette comprenne enfin. Alors elle le libère. Et elle s’assied sur un tronc d’arbre, à l’orée de la forêt, pour songer un peu à tout ça. Ses états d’âme sont de tristesse et de bonheur mélangés. C’est ce moment précis que représente la couverture. Et je n’ai trouvé aucun dessin montrant aussi justement ce mélange, si typique des états d’âme.
PS : bien sûr, l’histoire peut aussi se lire à un niveau symbolique, celui de la petite femme frêle mais énergique qui domestique, jusqu’à l’aliéner, un bon gros mâle velu. Mais vous l’aviez deviné, n’est-ce pas ?