On ne peut pas mettre le vent en cage


Tout au long de notre vie, nous sommes confrontés à des phénomènes qui nous dépassent. Ils peuvent nous aider, nous nourrir, nous grandir. Mais aussi nous gêner, nous détruire ou nous faire souffrir.

Certains de ces phénomènes sont extérieurs à nous : il peut s’agir des forces de la nature, comme le vent, ou de ces enchaînements d’événements de vie que certains appellent le destin. Mais il arrive aussi que cela se passe en nous : toute notre vie émotionnelle – l’amour, la peur, la tristesse, la colère – comporte ainsi une large part qu’il est illusoire de vouloir totalement contrôler.

Comme le vent, nos émotions sont puissantes, comme des forces qui vont. Et que l’on ne peut, évidemment, mettre en cage. Faut-il alors se résigner et subir ? Pas forcément.

Accepter, ce n’est pas renoncer. Ce même vent qui détruit et balaye tout ce qui s’oppose frontalement à lui, c’est aussi lui qui fait tourner les moulins, ou avancer les bateaux. Si l’on accepte qu’il soit le plus fort, et si l’on réfléchit à ce qu’il peut nous apporter, alors on comprend vite que ce n’est pas de vouloir le mettre en cage, ou de le contrôler, qui est la bonne démarche. Mais de savoir en tirer le meilleur.

Nos émotions aussi peuvent nous balayer et nous bousculer. Elles aussi, parfois, nous aimerions bien les contrôler et les mettre en cage. Ce serait aussi illusoire qu’avec le vent. Voire encore plus risqué. Nos émotions ne peuvent nous servir que libres : acceptées, comprises et canalisées, et non pas supprimées, refoulées, encagées.

Alors, comment devenir meuniers ou marins de nous-mêmes ?