Gros chat


L’autre jour à Sainte-Anne, alors qu’il faisait très froid dehors, pendant une journée de consultations. Je quitte mon bureau pour aller bavarder un moment avec les infirmières, et je laisse ma fenêtre entrouverte pour aérer un peu. La pièce est au rez-de-chaussée.

En revenant, je referme la fenêtre, et je commence à répondre à mon courrier et à mes mails. Et tout à coup j’entends un bruit inhabituel, un ronronnement. Je cherche, et je trouve : un gros chat gris, endormi pépère sur le divan. Tranquille. Il est rentré se mettre au chaud.

C’est un de ces chats qui vivent dans les hôpitaux, que les patients et les soignants nourrissent, caressent et connaissent bien. Les infirmières du service l’ont bien identifié, celui-là. Il y a huit jours, il s’était laissé enfermer dans le bureau d’un collègue qui ne l’avait pas remarqué. Le problème c’est que c’était le vendredi après-midi. Et que jusqu’au lundi matin, le gros chat s’était livré à un peu d’exercice et autres activités variées…

Mais là, pas de souci, je lui propose de rester passer la journée au chaud dans le bureau avec moi. Ça lui convient. Je demande juste à chaque fois aux patients, avant de les faire rentrer, s’ils ont peur des chats. Mais ce jour-là, pas de phobique des chats, au contraire, tout le monde est amusé de sa présence.

Et moi aussi. Il me fait du bien, un copain dans le bureau pour la journée. De temps en temps, je le regarde du coin de l’oeil. Il dormira tout l’après-midi. À un moment, il fait sa toilette et se lèche soigneusement, en pleine conscience. Comme un grand maître Zen : absolument dédié, de tout son être, à ce qu’il fait. Je me régale de l’observer.

Et comble d’ironie, je suis obligé de le déloger peu avant 17h (je ne veux pas retrouver mon bureau en triste état demain matin) pour justement aller animer notre séance de Pleine Conscience du lundi soir.

Salut le chat, bon courage et merci pour tout !