Le combat de l’Urgent et de l’Important


Ce qui est urgent s’oppose souvent dans nos vies à ce qui est important.
Urgent : faire ce que la vie nous demande de faire : travail, courses, bricolage, temps à donner aux autres…
Important : marcher dans la nature, contempler les belles choses, prendre le temps de parler à de vieux amis…
L’urgent prend vite la place de l’important, qui peut toujours attendre et n’est presque jamais urgent. Nous le savons en théorie, comme toujours. Et en pratique, que faisons-nous ?

Personnellement, je vis ce combat de l’urgent et de l’important, chaque matin : après m’être levé tôt, que faire de ces moments durant laquelle la maison dort encore ?

En profiter pour abattre de l’urgent ? Rattraper mon travail en retard, rédiger mes mails, mes écrits en attente ? Tentant, car ça me soulage du fardeau des “choses à faire mais pas faites”. Je me sentirai un peu mieux après, et ce sera palpable tout de suite.

Ou bien me dire : “Non, fais d’abord ce qui est important. Assieds-toi sur ton banc, et pratique au moins un quart d’heure de méditation en Pleine Conscience. Le reste viendra ensuite. Et si tu ne fais pas ce qui est important maintenant, tout ce qui est urgent t’aura pris à la gorge tout à l’heure, et la nuit arrivera que tu n’en auras toujours pas fini. Alors, assied-toi et tourne-toi vers l’instant présent, tu sais à quel point c’est important.”

À certaines périodes, j’y arrive et je m’en trouve toujours bien. À d’autres, c’est plus difficile ; alors je me rattrape en m’accordant des tas de petits moments de pleine conscience au long de la journée, des parenthèses bénéfiques. Mais tout au fond de moi, je sens parfaitement que ce n’est pas tout à fait aussi bien. Que je suis en train de me carencer doucement…

Je n’ai toujours pas trouvé la solution. Mais tout de même, le plus grand progrès que j’ai fait ces dernières années en matière de méditation, c’est de comprendre ça : que le combat de l’urgent ou l’important, ça commence dès le matin au lever. Et que ce combat aura lieu tant que j’existerai. Que parfois je serai du côté de l’important. Mais parfois esclave de l’urgent. Et que c’est très bien comme ça : c’est le signe que je suis vivant…

Illustration : Détail du Combat de Jacob avec l’Ange, d’Eugène Delacroix. Visible à l’église Saint-Sulpice, à Paris.