Noli me tangere


Lorsque Marie-Madeleine se rend auprès de la tombe de Jésus, le jour de Pâques, elle le prend d’abord pour un jardinier avant de le reconnaître, ressuscité d’entre les morts. Alors qu’elle se jette à ses pieds, il prononce les célèbres paroles : ” Noli me tangere ” (Ne me touche pas).
Je pense souvent à ces mots de Jésus, revenu des plus grands des traumatismes – la torture, l’agonie et la mort – lorsque je rencontre des patients ayant eux aussi survécu à des traumatismes (violences, guerres, attentats) et lorsqu’ils me racontent comment ils se sentent fragiles, et différents des autres, au point d’avoir du mal à les côtoyer, à partager leur quotidien. Tant ils se sentent vite agressés, violentés, par de tout petits détails et maladresses…
Et je ne connais pas de peinture de cette scène plus émouvante que la fresque de Fra Angelico, qui se trouve dans l’une des cellules de moines du couvent San Marco, à Florence.