Parler de son cancer à ses enfants
Désolé pour celles et ceux que le sujet du cancer effraie ou dérange. Mais c’est trop important.
La dame dont je parlais hier nous racontait aussi ses interrogations envers ses enfants : comment leur en parler ? Elle nous disait au passage comment la première psychologue qu’elle avait rencontrée ne l’avait pas aidée à ce propos : lorsqu’elle lui avait demandé comment parler de sa maladie à ses enfants, cette dernière lui avait répondu « parlons d’abord de vous, occupons-nous de vous ». Ce qui n’était pas si mal vu ; mais qui n’était pas dans le bon timing. Ce dont la patiente avait besoin à ce moment, c’était d’un conseil comportemental, ou du moins qu’on l’aide à réfléchir à ce qu’elle avait, elle, envie de dire. Comme quoi, la psychothérapie, ce n’est pas seulement question de mots mais aussi de tempo…
Bref, elle se débrouille donc toute seule, et annonce, avec son mari, qu’elle a une « boule dangereuse » dans le sein, et qu’il va falloir qu’on la soigne et l’opère, et que donc elle ira à l’hôpital, etc.
Et c’est finalement leur fils aîné (14 ans, si je me souviens bien) qui vient le voir ensuite, et leur dit : « j’espère que ce n’est pas un cancer ?! »
Elle raconte aussi comment son plus jeune fils (6 ans) est très inquiété par cette maladie grave ; elle s’en aperçoit, et va le trouver pour le rassurer. En bonne maman, elle comprend ce qui l’angoisse : l’incertitude, ne pas savoir ce qui va arriver à sa mère. Mais vu son âge, elle comprend qu’elle ne peut pas tout lui dire, tout lui expliquer et lui faire porter. Alors elle a cette idée de génie : « Je te jure que si quelque chose de grave doit m’arriver, je te le dirai ». Et son fils est apaisé du jour au lendemain. Elle a finalement guéri ; que se serait-il passé si le « grave » était arrivé ? Je suppose qu’elle aurait trouvé alors une nouvelle solution.
Un problème à la fois, c’est bien suffisant, non ?