Petits remontages de bretelles


Depuis un bout de temps déjà sont apparues les premières critiques par rapport à mes billets, de la part des internautes. Le phénomène s’est accentué cette semaine, avec les deux textes des jours derniers (Humilité et politique, Ne me prenez pas).
J’espère que vous me croirez : j’en suis ravi ! Enfin, ravi… Disons plutôt que j’accepte de bon coeur. Même si ça picote un peu désagréablement l’ego, c’est vivifiant, c’est OK, c’est utile.
C’est la supériorité du blog sur l’écrit en papier : le retour immédiat, approbateur ou critique. C’est toujours important et intéressant de découvrir qu’on a déplu par ses propos, qu’on a irrité, ou déçu, ou peiné. Parfois on est d’accord, et on assume, et on tire les leçons pour la prochaine fois (nuancer, étoffer, argumenter davantage). Parfois on n’est pas d’accord, et on apprend ainsi comment nos intentions peuvent tomber à côté.
Voilà pour les critiques. Maintenant, pour être tout à fait sincère, si ces critiques me sont supportables, c’est parce qu’elles sont entourées de commentaires et messages de soutien. Et parce qu’elles suscitent un débat (vraiment intéressant, je me régale à lire le fil des discussions). Et enfin, parce que globalement, il y a plus de soutien que de critiques.
Du coup, ces derniers jours, je me suis posé la question : est-ce que je continuerais si le rapport s’inversait ? Si je me faisais majoritairement allumer, si les internautes, finalement, votaient contre moi ? Mmm… Pas sûr. Je pense que je replierai les voiles, et que je retournerai à l’écriture de mes petits carnets intimes, au lieu d’en détourner une partie sur ce blog extime. Je ne suis pas assez costaud émotionnellement pour m’exposer volontairement à de fortes doses de désapprobation ! Ce qui m’intéresse c’est de vérifier que je ne suis pas tout seul à penser et à ressentir ce dont je parle sur le blog, c’est d’appartenir à une communauté. M’apercevoir que je suis à contre-courant ne me flatterait pas (comme pour certains qui s’en réjouissent). Cela me donnerait plutôt un sentiment de solitude. Pas suffisant pour renoncer en bloc à mes idées ; mais suffisant pour que je m’interroge et que je me taise.
Bon, en attendant, à demain !

Illustration : un jeune auteur-blogueur avec le bonnet d’âne envoyé par des internautes…