Sourires, larmes et rugby

Samedi dernier, en demi-finale de la Coupe du Monde de rugby, l’équipe de France a battu (de justesse) l’équipe du Pays de Galles. Après le match, il y a eu une conférence de presse. Et les visages parlaient bien plus clairement que les mots.

En haut l’entraîneur et le capitaine de l’équipe de France. Ravis. De vrais grands sourires, des yeux et de la bouche (ce qu’on nomme le “sourire de Duchenne“). Mais un peu embarrassés (voyez comment ils tortillent leurs doigts), car la victoire avait été laborieuse, et le jeu produit par les français, très médiocre.

En bas, les mêmes, mais côté gallois. Ils ont les lèvres pincées : ils sont furieux contre l’arbitre, mais se répriment pour ne pas trop le dire ; ça ne se fait pas au rugby. Le capitaine baisse les yeux, attristé et surtout culpabilisé (il s’est fait expulser pour brutalité après 20 minutes de jeu, ce qui a sans doute condamné son équipe, qui a fini le match à 14 contre 15). L’entraîneur le regarde avec un mélange de compassion et de déception, il ne sait pas s’il doit le consoler ou le réprimander. Et en fait, non, il ne le regarde même pas, il regarde dans sa direction ; trop agacé ou trop affligé…

C’est pas de la splendide commmunication non-verbale, ça ?

En tout cas, j’espère que dimanche midi, après la finale entre la Nouvelle-Zélande (les All Blacks) et la France, Lièvremont (l’entraîneur) et Dusautoir (le joueur et capitaine, toulousain) souriront toujours, même avec ce petit air embarrassé de ceux qui auraient dû ne pas gagner…