Trop comme il faut


Mon copain Massimo l’autre jour au téléphone : « Il est sympa ton blog, mais c’est trop gentil ! Tous ces efforts pour progresser, ça finit toujours bien, tu n’en as pas marre à la fin ? »
Et pour me convaincre, il me raconte les moments où, au cours de nos aventures communes, je me mettais en colère, je rouspétais, je faisais la tête ; bref, pas comme dans le blog. Il me raconte notamment une terrible colère, une colère homérique, comme dans l’Iliade, lors d’une ballade dans les Pyrénées…
Ben oui. C’est vrai tout ça ! Merci Massimo, ça va me permettre de faire trois précisions.
D’abord, en pensant à ce passé, je mesure à quel point on peut changer ; d’idéaux, de comportements. Même si rien n’est jamais acquis, même si c’est du boulot à perpétuité.
Ensuite, même s’il me semble ne pas le cacher, que je ne suis pas toujours paisible et détendu, toujours zen. J’ai l’impression que je décris surtout, dans mes livres et mon blog, mes efforts et idéaux pour l’être davantage. Mais peut-être n’est-ce pas si clair ?
Enfin, il me semble que raconter des anecdotes sombres ou pessimistes, montrant à quel point le genre humain est indécrottable ou irrécupérable, est trop facile, que d’autres le font mieux que moi, avec plus de férocité et d’humour. Et surtout que c’est anti-thérapeutique, et je suis thérapeute ; que c’est anti-changer-le-monde, et j’ai envie que le monde change.
Voilà. Désolé pour celles et ceux que le côté boy-scout, que j’assume totalement, lasse parfois. Il n’y a aucun souci avec ça : il existe suffisamment d’endroits sur le Net où le pessimisme, la bile et le ressentiment envers le genre humain se déversent à jet continu.
Il suffit d’un petit clic !

Illustration : Jean-Baptiste Greuze, Jeune fille pleurant son oiseau mort.