Champions de bonheur
L’association « Champions de bonheur » organise son grand concours 2010.
La première fois qu’ils m’ont contacté, il y a quelques années pour me parler de leur projet, j’étais perplexe et réservé. Déjà ce nom : Champions de bonheur.
Pire qu’un oxymore, une incompatibilité complète ! Le cheminement vers le bonheur ne peut être que tranquille, apaisé. Il suppose d’avoir surmonté cette « inquiétude du bonheur » dont parle le poète Maurice Maeterlinck ; de se réjouir du parcours, avant même de savoir si on atteindra le but ; de refuser les comparaisons inquiètes et crispées (« pourquoi sont-ils plus heureux que moi ? ») ; de fuir vigoureusement toutes formes de compétitions vers le « plus » (plus de réussite, d’argent, de bonheur). Alors, devenir champions de bonheur, pff… Quelle idée bizarre !
Finalement, après les avoir rencontrés, je les ai trouvés plutôt sympas. Même si je continue de penser que leur appellation Champions de bonheur est bancale. Mais après tout, il y a dans la vie plein de choses bancales qui fonctionnent, plein de personnalités bancales qui sont intéressantes et attachantes. Au moins, cette formule attire l’attention. Et puis, le projet tient la route : faire témoigner le plus de personnes possible sur leurs stratégies concrètes pour se rapprocher du bonheur, c’est une bonne idée. Pas de théories, pas de discours généraux : juste des témoignages, juste « ce qui a marché pour moi, dans mon cas ». Au cas où cela pourrait intéresser, aider, inspirer les autres.
Du coup, j’ai participé à une de leurs réunions : j’ai rencontré des gens tranquilles, intelligents, qui prenaient plaisir à réfléchir et discuter sur le bonheur. Pas des compétiteurs excités et soucieux de « défis », de « challenges » et autres absurdités stressantes fatigantes et vaines.
Et aujourd’hui, les connaissant, je les apprécie, ces Champions de bonheur. Malgré leur appellation, puisqu’ils y tiennent. Et puis (comme quoi quand on aime bien, on justifie tout) je me dis que Champions de bonheur, on peut aussi le comprendre d’une autre façon. Les dictionnaires (allez voir…) nous expliquent que le mot champion a plusieurs usages : le compétitif (être devant ses concurrents) et l’altruiste (défendre une cause).
Voilà, on va voir les choses comme ça : les Champions de bonheur vont défendre la cause du bonheur, en faire parler, inspirer les autres humains, faciliter sa contagion tout autour d’eux.
Alors, si ces histoires de bonheur vous intéressent, allez faire un tour sur leur site et – pourquoi pas ? – participez à la cuvée 2010 de leur championnat !