Étienne et les bonbons


Encore une histoire de mon ami Étienne, dont j’ai déjà parlé dans ce blog (jeudi 2 avril 2009). Il me raconte un jour une anecdote sur la confiance inébranlable que lui portait sa mère.
Alors qu’il était petit garçon, il l’accompagne dans un magasin où elle faisait ses courses. Passant devant une étagère de bonbons, il en chipe un qu’il garde serré dans sa main. Le commerçant l’a repéré et commence à rouspéter auprès de sa mère : «Votre fils vient de me voler des bonbons.» Scandalisée, la maman repousse l’accusation : «Mon fils, un voleur, impossible, je ne l’ai pas éduqué comme ça !» Le commerçant revient à la charge : «Faites-lui ouvrir la main, vous verrez bien.» Et elle de répondre : «Pas question, je sais qu’il ne peut pas avoir volé.»
L’altercation se poursuit quelques minutes, et la maman finit par quitter le magasin en tirant son fils par sa main libre. L’autre étant toujours occupée par l’objet du délit… Étienne raconte : «J’étais mort de peur qu’elle ne me fasse ouvrir la main comme le demandait le bonhomme. Mais elle ne me l’a pas demandé, ni devant lui, ni après. Elle me faisait totalement confiance. Ou faisait totalement semblant. En tout cas, l’histoire m’a vacciné : je n’ai jamais recommencé. Mais en y repensant, je me dis que cette confiance aveugle, absolue, qu’elle avait en moi, même au déni de la réalité, c’est un sacré cadeau qu’elle m’a fait.»