Se sentir de trop


« Plus profondément je rentre en moi-même, plus attentivement j’examine toute ma vie passée, et plus je me convaincs de la rigoureuse vérité de cette expression. De trop : c’est bien cela… De moi, il n’y a pas moyen de dire autre chose : homme de trop, c’est tout. » Pour en savoir davantage sur le triste héros qui parle ainsi, lisez la célèbre nouvelle de Tourgueniev, Le Journal d’un homme de trop. Vous y découvrirez une petite merveille d’introspection, parsemée de nombreuses perles psychologiques. Comme ce passage sur le masochisme moral : « Il est plaisant et douloureux de retourner le fer dans la plaie des vieilles blessures. » Ou cet autre sur la rumination : « Voilà le genre de pensées mi-avortées, mi-exprimées qui me revenaient interminablement, et roulaient dans ma tête en un tourbillon monotone. »