Affirmez-vous !

 

Avant de lire cette chronique, prière de vous asseoir confortablement, de respirer calmement, de permettre à votre corps de se détendre autant que possible., et on écoute attentivement. C’est bon ? Allez, c’est parti…

Schopenhauer, Arthur : « Les femmes sont comme les miroirs, elles réfléchissent mais elles ne pensent pas. »

Courteline, Georges : « Les femmes sont tellement menteuses qu’on ne peut même pas croire le contraire de ce qu’elles disent. »

Baudelaire, Charles : « J’ai toujours été étonné qu’on laissât les femmes entrer dans les églises : quelle conversation peuvent-elles tenir avec Dieu ? »

Bernard Shaw, George : “Quand une femme du monde dit « non », ça veut dire « peut-être ». Quand elle dit « peut-être », ça veut dire « oui ». Et quand elle dit « oui », ce n’est pas une femme du monde.“

Allez, j’arrête, on en reste là. Vous comprenez mieux, maintenant, pourquoi on a inventé l’affirmation de soi ?

Vous comprenez pourquoi Montaigne, Michel, a écrit : « Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois, parce que nous les avons faites sans elles. » ?

Pourquoi une féministe anonyme a pu dire dans les années 1960 : « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette. » ?

Pourquoi un humoriste contemporain talentueux et méconnu, Lacroix, Grégoire, rappelle : « Quand la femme se dit l’égale de l’homme, elle se dévalorise. » ?

Et pourquoi s’affirmer en disant non reste un combat d’actualité pour les femmes…

Ce qu’on appelle Affirmation de soi, c’est l’ensemble des techniques de communication codifiées dans les États-Unis des années 1960, pour défendre les droits des groupes sociaux opprimés, principalement alors les noirs et les femmes.

Ces techniques furent ensuite reprises et adaptées pour être utilisées, comme elles le sont encore aujourd’hui, dans le domaine de la psychothérapie et du développement personnel, afin d’apprendre, notamment aux personnes timides ou trop gentilles, à dire non quand elles pensent non, sans se laisser marcher sur les pieds, et sans avoir besoin d’agresser.

S’affirmer, c’est exprimer ses droits, ses ressentis, ses positions, ses besoins, en n’étant ni hérisson ni paillasson.

Parmi ces droits, figure le droit de dire non.

Dire non aux lourds, aux insistants, aux abusifs. Dire non à tout ce dont on n’a pas envie, simplement. Dire non aussi à son souci de ne pas faire de peine à autrui. Dire non sans se sentir obligé de se justifier.

C’est Jules Renard, qui avait du mal à s’affirmer, qui écrivait dans son Journal : « L’homme vraiment libre, c’est celui qui sait refuser une invitation à dîner sans donner de prétexte. »

Paradoxalement, dire non n’est pas une fermeture mais une libération. C’est ce qui nous permet de mieux dire oui ensuite, comme le notait le poète Bobin, dans L’Inespérée : « Il me semble que nous ne disposons dans la vie que d’une quantité limitée de oui et qu’il nous faut, avant de les délivrer, les protéger par une quantité illimitée de non ».

Eh oui les ami(e)s, la vie est belle mais elle est courte, et pour la protéger, rien de mieux que dire non calmement, clairement, à tout ce qui nous la gâche…

 

Illustration : le capitaine Haddock s’affirme cullinairement.

PS : cet article reprend ma chronique du 28 mars 2023 dans l’émission de France Inter, Grand Bien Vous Fasse.