Le sens de la vie : quelqu’un a la réponse ?

C’est vrai, on ne se pose pas la question tous les matins, mais quand même, pour la plupart d’entre nous, elle revient régulièrement… De quel genre de question suis-je en train de vous parler ? Celle du sens de la vie ! Par exemple : « pourquoi je me lève le matin ? » ou « à quoi sert mon existence ? »

Si on cherche la réponse autour de soi, si on se demande si le monde a un sens, on risque bien d’être déçu, et même affligé, tant le flot des actualités nous submerge d’actes violents, tristes ou incohérents.

Si on cherche la réponse dans la littérature, dans Shakespeare par exemple, ce n’est pas plus rassurant, écoutez par exemple ce qu’en pense Macbeth : « La vie n’est qu’une ombre qui passe…, c’est une histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne veut rien dire… ».

Euh, alors une petite chanson peut-être, pour nous guider vers un peu de sens ? Tiens, qu’en dit Bob Dylan, poète et prix Nobel, traduit et chanté par Francis Cabrel.

On ne va nulle part, on est perdus. Alors, on appelle les philosophes au secours : mais voilà qu’ils nous expliquent, comme Montaigne, que la vie n’a pas de sens en elle-même, et que c’est à nous de lui en donner un, ou plusieurs…

Mince alors ! Et les psychiatres, ils nous disent quoi les psychiatres ?

Ils nous disent que le but n’est pas le sens. Pour un avare le but de la vie c’est d’amasser encore plus d’argent, pour un politicien encore plus de pouvoir, pour un narcissique encore plus de regards sur lui. Mais la poursuite de ces buts n’a pas de sens profond, et donc ne les rendra jamais heureux : juste stressés, envieux, jamais satisfaits…

Eh oui, car l’absence de sens rend notre vie triste, vide, terne… D’ailleurs, continuent les psychiatres, voyez les personnes déprimées : il n’y a plus de sens dans leur vie, car elles ont perdu 3 capacités fondamentales : l’envie d’agir (ce qu’on appelle l’élan vital), la capacité au plaisir (ce symptôme se nomme l’anhédonie) et le lien aux autres (tant leur souffrance les replient sur elles-mêmes).

Lorsque la dépression guérit, tous ces signes s’inversent et on retrouve l’équation du sens : ce qui donne du sens à notre vie, c’est de nous lancer dans des actions qui nous mettent en lien avec les autres : agir avec les autres, agir pour les autres… Le travail d’équipe donne du sens, l’altruisme donne du sens. Et ils font naître du bonheur.

C’est simple : à chaque fois que notre vie prend du sens, on sent le curseur du bonheur grimper. Le bonheur, c’est le compteur Geiger du sens : plus il y a de sens, plus le bip-bip du bonheur est fort. Écoutez-le dans les prochains jours, ce bip-bip, et vous verrez quels sont les moments qui donnent du sens à votre vie…

Illustration : “Le sens de la vie ? C’est par ici, suivez-moi…” (lémurien Indri à Madagascar).

PS : cet article reprend ma chronique du 1er décembre 2020 dans l’émission de France Inter, Grand Bien Vous Fasse.