Les habits de mon père
Mon père est mort, il y a trois ans. Lorsque nous avons vidé l’armoire de ses vêtements, ma mère était très émue ; moi aussi. Ce qui m’a consolé, un peu, c’est de prendre certains de ses vêtements pour continuer de les porter.
En écrivant ce petit billet, par exemple, je suis vêtu d’un pantalon écossais, comme il y en avait à la mode des années 80, je crois. Mes filles hurlent lorsque je le mets, ma femme soupire et sourit. Sûr que je ne suis pas à la pointe de la mode avec les habits de mon père. Mais ça satisfait deux tendances fondamentales chez moi : ne pas jeter des vêtements «encore bons» ; penser souvent à «mes» morts, jusqu’à les côtoyer physiquement.
Chacun ses névroses…
Illustration : j’ai également récupéré tous ses mouchoirs, eux aussi en tissu écossais.